Informations extraites de "Sauvegarde du Rouergue"
Bien avant la création de La Bastide l'Evêque en 1280, la région connaît une importante activité minière durant l'Antiquité avec l'extraction de plomb argentifère. L'archéologie l'atteste et en particulier l'inscription de Zmaragdus, intendant des mines sous le règne de Tibère, découverte en 1890.
L'apparition des martinets, forges hydrauliques permettant de soulager l'homme de travaux pénibles remonte au Moyen-Age. Les premiers martinets du Rouergue apparaissent dans des secteurs qui ont déjà connu une activité minière ou métallurgique dans l'Antiquité.
L’histoire des martinets de La Bastide l'Evêque commence au Moyen-Age, vers les 14ème et 15ème siècles, peut-être même avant.
Le contexte était ici favorable avec la fondation de la bastide de Villefranche-de-Rouergue en 1252, attirant une population qui allait trouver dans l'artisanat et en particulier dans celui du cuivre des moyens de subsistance : seaux, casseroles, chaudrons… Pour satisfaire cette demande, les chaudronniers avaient besoin d'un matériau déjà dégrossi : la coupe. Celle-ci était l'ouvrage des martinets.
La vallée du Lézert parut très favorable à nos ancêtres : on y trouvait des pentes boisées, une eau assez abondante et plus facilement maîtrisable que celle de l'Aveyron et une relative proximité de la ville. La création par l'évêque de Rodez de La Bastide l'Evêque en 1280 allait sans doute jouer un rôle stimulant.
Au XIVème siècle, on comptait pas moins de 13 martinets à cuivre jalonnant le cours d'eau du Lézert. On dénombrait également un nombre important de moulins à farine, à scie, à huile et à papier.
Ces martinets ont beaucoup fonctionné au cours des siècles. Dans le Rouergue, les martinets de La Bastide l'Evêque étaient les plus importants et leur savoir-faire se diffusait bien au-delà de cette région.
Les martinets disparurent dans le courant du 19e siècle ou au début du 20e siècle. En effet, la révolution industrielle avec l’arrivée du chemin de fer, de meilleures routes, des usines et surtout une machine appelée un laminoir qui permettait de réaliser un chaudron en quelques minutes au lieu de taper pendant des heures.
C’est la fin des martinets qui s’arrêtent peu à peu, le dernier entre 1920 et 1925. L'outillage fut vendu et éparpillé. Les ronces et broussailles recouvrirent les derniers vestiges.
Il faudra attendre la fin du 20e siècle et la création de l'association "Les Martinets du Lézert" dont le but est la reconstruction d'un martinet, témoin de l'intense activité qui a régné pendant des siècles dans cette vallée du Lézert.
Aujourd'hui, grâce à l'implication des bénévoles, le bruit du marteau résonne à nouveau dans la vallée.
Plus d'informations sur l'association ici.